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Réflexion à l'aurore

 J'ai rêvé d'elle,encore. J'imagine qu'il faudrait que je cesse de regarder nos anciens courriels, arrêter de chercher du sens à la rupture présente dans nos querelles passées.  Elle passait nous visiter avec ses enfants, et son nouveau polycule, qui dans ce rêve était constitué de plusieurs amant.e.s, et j'étais là, à essayer de comprendre comment sa vie avait changé en un mois, à vouloir clarifier cela dans ma tête, à vouloir savoir qui était son.ses. amoureux.euse.s et elle avait répondu que ça importait peu,qu'iels étaient tous précieux.euses et que leurs amours fluctuaient.  J'étais désemparée de la distance de notre amitié déchue, et complètement dépassée par la situation, moi qui espérais naïvement pouvoir discuter de notre relation, décortiquer l'escalade des dernières semaines.   Je me suis réveillée avec un constat d'échec, celui de mon incapacité à tourner la page, parce que visiblement, mon coeur ne se fait pas aux adieux, aux points fina...
Articles récents

Perles d'eau

 Tandis que le monde crie  Qu'il se meurt d'égalité  De justice et de faim Je m'abreuve À ces merveilles  Aux teintes estivales c'est n'est pas moins le chaos Seulement  Un soupir d'espérance  que l'humain puisse être un peu moins con

L'asphalte

Ce qui reste de nous Se compte entre les craques des trottoirs Aux embranchures molles de nos secrets fanés J'ai cessé de vouloir réanimer nos souffles éteints J'accepte l'inévitable désenchantement  Dehors, les oiseaux déjà marquent le chemin  Territoire d'asphalte aux imprimés graciles Leurs pas légers s'envolent  Vers des demains aux plumes duveteuses J'irai couver ce qui n'existe pas encore  Mes partitions d'amour  Des ailes pour  une hutte Où je panserai mes plaies

Ombrelle

 Les ombrelles Lourdes du poids Des gouttes qui désaltèrent Des abreuvoirs pleins De reflets à siroter La verdure de la cour Comme autant de points d'eau  Pour le vivant Je pourrais rester là  Des heures durant  À espionner ce qui pousse Le froissement des feuilles Qui se délient  La rotation lente Des stigmates en éveil Les fleurs savent dire  Les fragilités de la joie

Un an

Un an de ce lieu Des effluves salines Qui rééquilibrent mes tristesses Les chemins vers le fleuve Foulés maintes fois par mes pieds Être inconnue dans la foule  Me répendre dans l'humanité  Aux miles visages Mon silence  Pour entendre le chant des marées  Un an de ce lieu Comme un souhait  De m'emmitouffler aux abords du littoral  Jusqu'au souffle dernier Le soulagement d'être  Là où l'âme s'apaise 

Indésirable

 J'ai écris de l'encre vive des veines Ce qui devait être dit Mes excuses sincères  Pour être si souvent aux commandes d'un voilier qui fonce  Sans observer le vent Mes mots dans son courrier indésirable  Seront effacés sans même se rendre à elle Je vis le grand départ  D'une âme qui connaissait ma langue Qui savait décrypter le chant de mes émois Ma peine d'amitié  Feels like à vingt ans Crème glacée  Cahiers noircis mouillés de larmes Tresses de chansons tristes J'enterre aussi  Dix ans de moi

Apprivoiser la fin

Ma boîte de réception  Accumule des brouillons de courriels pas envoyés De ponts que je ne sais pas bâtir  Chatgpt est persuassif.ve Pour m'éviter d'écrire  À celle qui ne m'attend plus J'essaie pour une fois De ne pas succomber J'apprivoise le vide J'harcèle l'IA  J'ai droit chaque jour Aux limites de la gratuité