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L'evolée

 L'envolée  Une solidarité plumante entre les nuages  Vaut tous les déplacements  Mes mains gelées Devant l'automne qu'on ne peut nier Pantalons longs Veste accrochée à la taille  J'ai encore rêvé la nuit dernière  Que je me faisais appeler madame  Ce mot inscrit Dans le regard du punk Croisé près du littoral à 8h33 Ma stupéfaction joyeuse  Que la faune nocturne  Fréquente mes matins L'amusement cynique  D'un groupe d'ados Qui crient :" let's go,madame !" Je choisi d'y lire l'encouragement  Lève le pouce Et je cours Pour cette chance de respirer Les tons vaseux de marées basses Pour le fleuve,toujours  Auquel je dois Toutes mes inspirations
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Ça

 Vivre ici, C'est être sans voix Entre un arc-en-ciel porté comme un drap  Par une procession de volatiles Et un ciel en buffet de saisons bourgeonnantes Vivre ici, c'est quitter la maison En enjambées rapides  Le vélo jamais assez vite pour précéder  Le dévoilement du crépuscule  S'en prendre plein la gueule  Des réserves de magie jusqu'au lendemain  Chaque jour qui porte le souffle Est une occasion  De renouer avec le primordial  Vivre ici, c'est m'échapper un moment  M'empoumonner de beauté  Et revenir pour coucher les enfants 

Autopsie dun deuil amical: L'acceptation

 46 jours, 52 heures, 3 secondes.  Des mots échangés, puisque ma douleur ne pouvait admettre une finalité dans des teintes si sombres. Un besoin d'ajouter de la lumière, pour avancer un peu.  On a déplié les dernières semaines, recompté les souffrances, pour faire un tri salutaire.  Je crois que tout n'a pas pu être entendu,  nos cicatrices d'avant scotchées sur l'oreille du coeur, a faussé encore une fois les données.  Au moins, il y a eu reconnaissance de nos années partagées, des remerciements sincères des deux côtés, comme une poignée de mains de yeux mouillés. Je reste tout de même avec un deuil à pacifier. Elle quitte avec le quart de ma vie, et toutes les clés de mes secrets. Je ne sais pas comment je bâtirai mes liens prochains, je ne sais pas si je serai un animal sauvage dur d'approche, ou un oiseau voltigeur qui cherche l'adoption sur les épaules des passants. Peut-être un peu des deux. J'espère pouvoir faire naître de belles relations ici,sur ce...

Autopsie d'un deuil amical: La respiration

 43 jours, 12 heures, 53 minutes et 6 secondes.  Une accalmie qui m'habite au réveil, et l'idée claire que je ne pourrai pas porter seule le rétablissement du lien. Mes pieds qui foulent le sol,je cours après des réponses qui ne viendront pas, la marée basse qui me confirme que je ne peux rien faire contre mon nom déchiqueté dans son carnet d'adresses. J'ai voulu, jusqu'à la toute fin, construire une amitié aussi forte que le roc, inébranlable malgré la grisaille et les grands vents.  Je mettrais encore l'ardeur nécessaire, si mon rythme pouvait être entendu. Rythme de femme qui fait son possible, rythme de femme qui tente de survivre à son chaos quotidien. Rythme de femme qui, comme le clapotis des vagues, se recule parfois, porté par la force de la lune, puis revient, toujours.  Je respire, aujourd'hui, d'une part parce que sinon, j'implose d'un deuil que je n'ai pas voulu, à un moment drôlement inapproprié de ma vie,  et d'autre part, ...

Autopsie d'un deuil amical- Le doute

 42 jours, 19 heures, 4 minutes et 25 secondes.  Les jours qui se poursuivent, dans le silence de l'inconfort, à relire les messages, à tenter de voir où mes réponses auraient pu être différentes,et comment la communication aurait pu être optimisée. Comme si je n'étais qu'à une phrase, ou même une virgule d'une réconciliation.  Passer une journée, encore, à rédiger un message, mais à avoir tellement peur de sa réponse, à analyser mes propos sous l'œil de sa souffrance, à trouver que rien ne passe le test, parce que je n'ai rien de neuf à proposer, outre mon amitié habituelle, peuplée de ses failles et ses lumières, mon désir de l'accompagner au quotidien, de tendre les mains, encore, parce qu'il me semble que le chemin à venir semble si grand qu'il faudrait nos deux âmes pour en embrasser l'immensité.  Un désir de sororité qui dépasse les blessures. Et puis, je me souviens qu'elle ne voulait plus de moi. Que je ne suffisais pas. Et soudain, m...

Hymne à cette dernière semaine d'août

 M'emmitouffler encore Dans la chaleur des couleurs estivales Ne pas vouloir tout de suite Emprunter le pas lourd Des charges de l'automne  Laissez-moi encore un peu Vivre ma vie  Au chant joyeux des goélands  M'étendre les orteils entre les fleurs du trèfle  Entonner les chants vibrato des bestioles du jardin

Autopsie d'un deuil amical- Le commencement

 41 jours 10 heures 57 minutes et 7 secondes dans ma vie d'après l'amitié phare. Quarante et un jours à faire profil bas, à rester muette, exception faite de quelques poèmes obscurs. Quarante et un jours à espérer quand même un message de sa part. Quarante et un jours à me dire que c'était impossible que dix ans d'amitié se terminent ainsi. Pourtant, son dernier courriel était éloquent, peuplé de points finaux et de fins de non-recevoir. Et ces mots, encrés depuis dans ma peau, indélébiles malgré des nettoyages coriaces: ''Je ne te veux plus dans ma vie.'' Ces mots qui sonnent comme nombre de nos querelles passées, lorsque la colère qui la prenait d'assaut semait des barrières pour ne pas envenimer les blessures. Ma peur du rejet qui réagissait toujours fortement, me tordait, me roulait en boule jusqu'à ce que je puisse respirer à nouveau, quémandant une reprise de contact, une pacification. Cette fois, je n'ai tendu aucune perche au-delà de ...